Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/223

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I


Vers le soir pourtant, Henriette se calma. Il arrive un moment où les forces s’épuisent ; la douleur reste, mais cachée, comme le feu qui se retire sous la cendre. Alors les femmes s’en allèrent.

On ne la vit pas de deux ou trois jours. Une après-midi, elle reparut. Elle était mise à son ordinaire, mais sa robe était froissée, comme si elle ne s’était pas déshabillée depuis le jour de l’enterrement. La dentelle de son bonnet noir lui pendait sur l’oreille, sa jupe était blanche au genou et son corsage à petites fleurs violettes sortait de sa ceinture. Elle