Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/34

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Julien dit :

— Tu vois que tu as bien fait de m’écouter. Qui est-ce qui nous verrait ?

Aline répondit :

— C’est que je suis loin, si on me cherche.

— Tu as bien le droit de sortir un moment. On ne fait point de mal.

— Oh ! non, dit-elle.

Tout à coup, elle sentit tellement de bonheur entrer dans son cœur qu’il était trop petit. L’ombre caressait ses cheveux. Elle pensait qu’elle ne faisait point de mal. Elle était venue là parce que Julien était son bon ami. Et elle aurait aimé à ne pas parler et à ne pas bouger, pour voir le ciel et les arbres et tout ce qu’il y avait de doux dans l’air ; mais voilà que Julien dit :

— Je t’ai apporté quelque chose.