Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/43

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II


Une fois qu’elles avaient déjeuné, et les vieilles n’aiment rien autant que le café, — Henriette et Aline faisaient le ménage dans les deux chambres et dans la cuisine ; ensuite, elles portaient à manger à la chèvre. Comme elle était blanche, on l’appelait Blanchette ; elle mangeait en bougeant le museau ; et il fallait aussi la traire, et l’heure du dîner était bientôt là. Alors, quand la journée a tourné, le temps va vite ; c’est comme un seau qui s’est rempli lentement, qu’on retourne et qui se vide tout d’un coup. Si bien que ce n’était qu’après le souper qu’Henriette avait un