Page:Ramuz - Joie dans le ciel.djvu/57

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— Non.

Puis :

— Que si ! que si ! Mon Dieu ! tout ça !… Et est-ce qu’il est possible que tout ça soit à moi ?

Se mettant alors à tendre les bras, les deux bras, à les ouvrir comme quand on voit venir quelqu’un ; — et alors, en effet, ça se mit à venir, ça venait ; et il prenait ça, et il serrait vite contre lui ça, — un paquet d’air ici, un paquet de distance, un autre paquet de distance ; un mur, encore un mur, une maison en bois brun, une qui est rose ; puis, plus à gauche, et plus en arrière, les prés, les champs, les bois, ces carrés verts, ces carrés gris, ces carrés jaunes, du brillant, du pas brillant ; — prenant ça pêle-mêle avec encore du ciel et de l’air, prenant tout ça entre ses bras ; — alors un petit peu de fatigue de nouveau, il ferme les yeux, il se repose.