Page:Ramuz - Joie dans le ciel.djvu/85

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dans l’ombre avec ses mains s’il y était : il n’y était pas. Et le lendemain non plus il n’avait pas été là, ni le surlendemain, ni le mois d’après, ni l’année d’ensuite : ni toutes les grandes longues années qui étaient venues, l’une après l’autre, tandis qu’elle se faisait vieille, et elle pensait : « Fini pour toujours ! »

Mais non, ce n’était pas fini. Ce qu’elle avait cru une fin n’était qu’un commencement.

C’est ensemble, en effet, qu’ils sont rentrés au village ; c’est ensemble qu’ils ont passé sous la croix.

On les a regardés venir, il reconnaissait tout ; et, elle, elle disait aux gens : « Ç’en est un que je vous amène, l’ami de mon cœur, qui est revenu, et il va rester avec nous. »

À présent on est où on veut, à présent on est où on aime.