Page:Ramuz - La beauté sur la terre, 1927.djvu/175

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villes, petits pots pleins de poix fondue, tranchets, alènes ; choses dites à toute espèce d’objets qu’il considère :

— Et ce n’est donc pas au cordonnier que j’en veux, Monsieur…

Il cherche le nom, il voit qu’il ne le sait pas.

— Parce que tout le monde est d’accord, là-dessus, moi le premier, qu’il n’y en a pas deux comme vous… Et vous ne savez pas peut-être…

Il regarde alors le bossu, qui l’a regardé aussi, mais a eu beaucoup de peine, Rouge étant resté debout.

— C’est après cette histoire du Savoyard. Ah ! vous savez, on a bien regretté. Mais on espère bien… Moi, je n’étais pas là, c’est elle… Vous vous rappelez bien, Juliette, Mademoiselle Juliette…

Le bossu n’a rien dit, puis voilà qu’il se lève. Il se lève difficilement, à cause du poids de son dos qui le porte en avant et pèse sur son corps, mais il se lève.

Il s’est levé, il n’a rien dit ; il va à cette seconde porte qui ouvre sur la pièce d’à côté, il disparaît un instant, il revient. Et alors Rouge :

— Ah !… Oh ! bien, je vois qu’il n’a pas eu trop de mal, votre instrument, mais c’est aussi que vous êtes adroit… Vous avez eu de la peine à trouver de la peau, hein ? Et de la colle, si ça se colle… Ah ! ça marche joliment quand même… Oh ! il va aussi bien qu’avant, je vous félicite… Oh ! elle va être bien contente…