Page:Ramuz - La beauté sur la terre, 1927.djvu/55

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devant cette vieille maçonnerie et ce hangar tout démantibulé ; il s’étonne plus encore quand Rouge, s’étant tourné vers lui :

— Dis donc, Décosterd, va chercher un mètre…

Rouge prend une allumette pour débourrer sa pipe qu’il tape ensuite dans le creux de sa main, pendant que Décosterd allait chercher le mètre, ensuite Décosterd revient ; voilà Rouge, alors, qui fourre sa pipe dans sa poche.

Il prend le mètre, il le déplie.

— On va voir ça. Oh ! c’est vite fait.

Il s’avance jusqu’au mur, il disait :

— Tu comprends, c’est vieux de trente ans, mais on va rajeunir tout ça… 4 m. 60, 4 m. 60 sur… sur 3… Et puis, dit-il…

Il s’arrête :

— Trois et trois et demi, ça fait six, six et demi… Voilà pour les réparations. Va prendre un crayon et du papier.

Il crie :

— Sur la table… Un de ces prospectus… Bon, c’est ça.

Il va se mettre sur le rebord de la fenêtre et avec le crayon il dessinait sur le papier :

— Tu vois… La remise, ma chambre, la cuisine… Ça, c’est pour les réparations… Mais, à présent, qui est-ce qui nous empêcherait de bâtir une seconde chambre de l’autre côté de la cuisine ! Ce n’est en tout cas pas la place qui manque. Une chambre pourrait toujours servir à l’occasion…