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LA GRANDE PEUR

odeur de l’herbe ; il sort avec le mulet qu’il laisse brouter un moment avant de lui mettre le bât et de tirer sur la sangle des deux mains en s’aidant du pied ; puis il se mit à marcher vite, la longe étant de plus en plus tendue, en arrière de son bras, sur le chemin.

— Allons ! le Rouge, disait-il ; dès qu’on sera rentrés, je te promets, on te détache. Je te promets, le Rouge, qu’on te laissera tranquille si tu te dépêches un peu.

Ayant atteint ainsi la sortie de la combe, l’espèce de porte qu’il y a là, qu’il passe ; marchant facilement, de nouveau plein de force, ayant passé la porte, étant arrivé aux lacets, s’étant engagé déjà à demi dans les lacets.

Là, il commence à aller plus lentement.

Après que les lacets sont finis, on va un bout de temps à plat ou presque parmi les pierriers et les éboulis ; — c’est là qu’il commence à aller plus lentement, pendant que sa main va vers en bas et la longe fait de même.

La longe a fini par toucher le sol.

Le mulet en avait profité pour attraper avec les dents quelques brins de gazon, dont les touffes de-ci de-là faisaient des