Page:Ramuz - Les Signes parmi nous.djvu/133

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longue à suivre des yeux dans sa montée jusqu’en plein ciel, toutes les autres choses comme à plat contre autour, — la cheminée de la verrerie : changement tout à coup, pourquoi ?

Ce qu’on voit, à présent, c’est seulement cette fumée. Et du haut poteau rouge, rien n’existe plus que la base, que ce commencement de tronc, avec tout autour, retombante, l’énorme masse du branchage, comme le branchage d’un saule-pleureur.

Changement, changement, c’est à présent de la fumée, l’important ; une fumée qui ne peut plus monter, ni se répandre, cette énorme fumée qui pend, les toits de l’usine déjà pris dessous, la façade jusqu’aux fenêtres ; et essayant de se mettre debout, les voix là-bas se heurtaient à la voûte, se cognaient la tête à ce plafond ; empêchées aussi de monter, empêchées d’aller librement, obligées