Page:Ramuz - Les Signes parmi nous.djvu/166

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ces autres, l’ayant attaché dans le bout d’une perche à haricots, ils l’avaient fait marcher devant, étant derrière sur quatre rangs.

L’accordéon se tord, se détord ; eux se donnent le bras autour ; quand ils virent l’auberge, ils se mirent à siffler.

Dommage qu’on n’ait pas son fusil, mais ils sont pour le moment trois fois plus nombreux que nous, on fait le poing dans sa poche. Huées, sifflets, et Clinchant :

— Qu’est-ce que j’ai dit ?

Ils mettent un doigt de chaque main dans la bouche et soufflent de toutes leurs forces, sans que l’accordéon s’arrête de faire dégringoler ses notes qui font penser à des pommes de terre quand on attaque le tas d’en dessous ; quelques-uns avaient leurs cannes de verrier qu’ils portaient sur l’épaule, comme des commencements de fusils ; et les femmes plus loin :