Page:Ramuz - Les Signes parmi nous.djvu/176

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geois, toi aussi ! Tu vis de tes rentes. Tu ne fais rien et pourtant tu es nourri, logé, chauffé, habillé… La révolution t’épouvante ! Eh bien ! mon vieux, tant pis pour toi. Il faudra bien que tu apprennes à te débrouiller. Le jour qu’on sera libres, je te rends la liberté.

Il dit encore :

— Tu entends ?…

Veyre met sa casquette.

— Comme tu voudras !… En attendant, il faut que j’aille voir ce que font les camarades, parce qu’ils pourraient avoir besoin d’un coup de main…

Il a rangé ses bouteilles à vernis ; il a couvert d’un linge, à cause de la poussière, le panneau de noyer qu’il est en train de repolir ; il prend la clef, il ouvre la porte ; une chose étonne quand même, c’est cette nuit venue avant le temps.