Page:Ramuz - Une main (1933).djvu/55

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personne matelassée une moitié de chemise, une moitié de veston, une moitié de manteau, — et l’infirmier qui donne un coup de balai. Ça tire. La traction qui agit sur le bras se traduit pour le patient par une insupportable sensation de pesanteur. Je porte cinquante kilos du côté gauche. Je vais portant mon bras comme si je portais sous le bras un harnachement complet, sac, capote, fusil, képi (souvenir de service militaire). Je suis à nouveau ces longs corridors, qui sont de nouveau presque déserts. On est dans un lieu vide et qu’on devine quand même surpeuplé, à cause d’une espèce de bourdonnement bizarre, qui finit par venir jusqu’à vous à travers les murs. Alors ils