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seulement que son règne et notre bonheur seront assurés.

On parle du despotisme de l’ancien Gouvernement, et l’on marche sur ses traces. Qu’a-t-il fait ce Gouvernement ? S’approprier tous les pouvoirs, et réduire la Nation à un fantôme de représentation et de liberté. Que fait celui-ci ? la même chose. Il maintient à la vérité des principes consacrés depuis vingt-cinq ans, et qu’il serait impossible de détruire, mais il affuble ces principes de formes humiliantes, qui font un contraste choquant avec eux. Qu’en résulte-t-il ? Que tout le bien du fond est empoisonné par ces fâcheuses formes, que trop d’attachement aux vieilles idées, font regarder comme conservatrices de la monarchie, lorsqu’au contraire elles la détruisent en blessant la fierté nationale. Ceux qui furent long-temps éloignés de la France, ne peuvent apprécier cette fierté, ceux qui ne l’ont point perdue de vue la connaissent ; mais conduits par d’anciens ressentimens, ils affectent pour l’autorité royale un zèle qui leur fournit le moyen de les satisfaire. C’est ainsi que les passions déterminent tout et gâtent tout. Il faut cependant écouter la raison. Les Français sont aujourd’hui un peuple nouveau qui tient à ses nouvelles institutions comme d’autres aux anciennes. Les sacrifices doivent être réciproques. Il a fait celui de ses couleurs qui lui étaient chères à juste titre, puisqu’elles étaient les monumens de sa gloire ; on doit lui faire aussi celui de ces protocoles surannés : Nous voulons et ordonnons, parce que tel est notre bon plaisir, qui ne vont plus aux idées actuelles. Les rois de France ne commanderont plus à des vassaux,