Page:Rappoport - Encyclopédie socialiste, syndicale et coopérative de l'Internationale ouvrière ; La révolution sociale, 1912.djvu/334

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

contradiction est très développé et qui possèdent une longue ; et glorieuse tradition révolutionnaire. D’autant plus que leur faible développement capitaliste rend difficile d’opposer la tactique des masses prolétariennes organisées à celle des individus révoltés qui prennent leurs désirs pour des réalités et leur bon vouloir révolutionnaire pour de la force.

Avant de les critiquer, nous considérons comme un devoir de bonne foi de donner, aux idées des adversaires anarchistes du socialisme organisé, le plus ample développement. Ainsi le lecteur les jugera par lui-même en ayant à sa disposition la substance même de leur doctrine exposée par les meilleurs et les plus autorisés représentants.


II. — Max Stirner. — Sa vie.

« Moi, Johann-Caspar Schmidt, de la confession évangélique, je suis né à Bayreuth, ville appartenant alors à la Prusse et rattachée aujourd’hui à la Bavière, le 25e jour du mois d’octobre de l’an 1806, d’un père fabricant de flûtes qui mourut peu de jours après ma naissance. Ma mère épousa trois ans plus tard l’apothicaire Ballerstedt et, s’étant, après des chances diverses, transportée à Kulm, ville située sur la Vistule dans la Prusse occidentale, elle m’appela bientôt auprès d’elle en l’an 1810.

« C’est là que je fus instruit dans les premiers rudiments des lettres ; j’en revins à l’âge de douze ans à Bayreuth pour y fréquenter le très florissant gymnase de cette ville. J’y fus pendant près de sept ans sous la discipline de maîtres très doctes, parmi lesquels je cite avec un souvenir pieux et reconnaissant Pausch, Kieffer, Neubig, Kloeter, Held et Gabler, qui méritent toute ma gratitude par leur science des humanités et par la bienveillance qu’ils me témoignaient.