Page:Ratel - La Maison des Bories.pdf/237

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
231
LA MAISON DES BORIES

« Au revoir, ma Z’amie, mon trésor, ma belle, mon narcisse blanc. Tu es sûre que le médecin (médeçin) se trompe pas quand il dit que tu dois encore rester à Paris ? Ça fait déjà je sais pas combien de temps que tu es partie. Au revoir, au revoir et des millions de fois que je t’embrasse. Chientou te dit bien des choses.

« La Zagourette. »


« Belle Jolie Aimée,

« Avec cette lettre je t’envoie un petit paquet. C’est ma chenille que je te donne, la noire et jaune, la plus belle. Tu peux la laisser dans sa boîte et quand tu reviendras, pense de la mettre à l’air dans le wagon. Mais elle sera toujours à toi même quand tu seras revenue et le papillon aussi.

« Je ne sais jamais bien quoi te dire quand je t’écris, parce que c’est juste dans ces moments-là que je me sens bête. Tous les soirs je te raconte des choses avant de m’endormir et peut-être que tu m’entends mais peut-être aussi que tu ne m’entends pas ? Dis-le-moi quand tu m’écriras. Surtout dis bien ce qui est vrai et pas pour me faire plaisir. Surtout, surtout ! J’aime mieux savoir et de toute façon ça me fera plaisir.

« Les choses ont l’air d’aller bien ici. Tu peux compter sur moi s’il y avait quelque chose je m’arrangerai toujours pour que tout aille bien. Mlle Estienne est très gentille, oncle Amédée aussi. Nous jouons aux dames ensemble et maintenant il m’apprend à jouer aux échecs et ça va très bien.

« Je voudrais bien savoir ce que tu as eu exactement et si c’est vrai que tu n’as plus rien. Je ne sais pas si je peux te dire à bientôt. J’espère tout de même que oui et que les choses n’auront pas l’idée de me contrarier parce que j’ai dit ce que je pense. Alors, à bientôt, de tout mon cœur.

« Ton Corbiau Gentil. »