nette, la permission d’Antoinette, que diable ! Vous n’êtes plus une petite fille, vous êtes une femme.
— (Une femme ! Il a dit que j’étais une femme !)
— Ayez votre jugement personnel, vos décisions, vos actes. Et ne soyez plus en tutelle, c’est ridicule à votre âge, avec votre personnalité, car vous avez une personnalité. Il ne s’agit que de la faire sortir de sa chrysalide. Tenez, savez-vous… ce que nous allons faire ? Je vais être votre directeur de conscience, vous voulez bien ?
— Oui…
— Alors, tous les soirs, vous ferez votre examen. Vous noterez vos progrès et vos fautes, et vous me raconterez tout cela quand nous nous verrons. Bien entendu, n’en dites rien à personne : c’est un secret entre nous. Ce sera gentil, hein ?
— Très gentil. Vous ne serez pas trop sévère ?
— Est-ce que j’ai l’air si terrible ?
— Oh ! non, mais on ne sait jamais…
— Avec un homme, n’est-ce pas ? C’est ça que vous alliez dire ? Ils sont si brutaux, si égoïstes, voir Antoinette…
— Antoinette ne dit pas ça. Elle a beaucoup d’amis masculins.
— Elle ne le dit pas, mais elle le pense.
— Non, c’est moi qui le pense.
Robert, un peu déconfit, prend le parti d’éclater de rire :
— Bravo ! La chrysalide commence à montrer le bout d’une patte ! Je vois que vous serez une bonne élève. Vous gagnerez vite vos diplômes…
— Moi qui n’ai jamais pu passer un examen…