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TROIS PARMI LES AUTRES

ter ses terrifiants arpèges dans les branches du marronnier. Mais personne ne l’entendit.

Antoinette rêvait qu’elle luttait contre une géante, si haute de taille, qu’on ne voyait pas son visage. Des pieds, des poings, elle essayait d’ébranler les jambes colossales. Tout à coup, la géante l’enlevait dans ses bras, la serrait contre son torse pour l’étouffer. Antoinette contemplait ce corps monstrueux qui la broyait, mais cette mort ne l’effrayait pas. Elle sentait, avec une douceur résignée, la vie l’abandonner en même temps que le souffle.

Elle se retrouva sur le sol, vivante. Alors elle s’aperçut que sa fabuleuse adversaire était une androgyne.