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Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/20

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ou noircies. Des piétons, appartenant pour la plupart aux classes ouvrières, suivent ses trottoirs ; des omnibus, des voitures de roulage, quelques fiacres à numéros jaunes, font sonner leur ferraille et trembler les vitres de ses croisées.

Il passe beaucoup de monde dans cette rue, qui joint, entre elles, les rues Cadet, Rochechouart, Montholon, – et les rues du Faubourg-Montmartre, des Martyrs, de Notre-Dame-de-Lorette et de Saint-Lazare ; mais on ne s’y arrête pas. Là, en effet, ni riches magasins, ni devantures curieuses ! – De pauvres industries : des coiffeurs, un bazar, quelques hôtels meublés, – une population d’artistes, de filles perdues, de petits bourgeois, de petits marchands…

La maison qui porte le n°… est une des plus mal construites, des plus délabrées et du plus triste accès. Un seul magasin occupe son rez-de-chaussée. C’est une boutique d’épicier, au-dessus de laquelle se lit ce seul mot : « Bouton, » (sans doute le nom du marchand), peint en lettres jaunes sur un fond brun. À gauche de la boutique, est une allée mal pavée, boueuse, dans laquelle, entre l’arrière-boutique