Page:Rattazzi - Le piège aux maris, 1865.djvu/92

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pas à plus de cent mille lecteurs ce qu’il aura vu et entendu chez-vous.

– Entrez, messieurs ! dit madame Antoine, en ouvrant la porte de la seconde pièce.

– C’est cela, fit le jeune homme, en prenant un cigare dans la boîte. Nous soulèverons un coin du rideau pour voir dans la boutique. Vous ferez causer un instant cette petite fille, afin que nous puissions l’examiner tout à notre aise.

– Après quoi, je vous la présenterai…

– Après quoi, vous la laisserez partir. C’est tout ce que je veux de vous, ma chère amie. Le reste est mon affaire. Votre petit salon est très convenable pour une première entrevue, mais je préfère pourtant un autre endroit…

– À votre aise, monsieur le vicomte.

La porte de la rue, en s’ouvrant, fit retentir une sonnette.

– La voici. Elle ne s’est pas fait attendre. Tenez ! elle est toute rouge. Elle aura couru.

– Courir pour venir ici ! murmura l’ami du vicomte. Celui-ci sourit et leva un coin du rideau. Madame Antoine était déjà dans le magasin.

– Est-il venu ? dit la jeune fille ?