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Page:Ratton - Les œuvres post-scolaires, éducation populaire et sociale, 1905.pdf/200

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d’œuvre de nos maîtres pourront compter de plus nombreux et fidèles admirateurs. Ce sera l’âge d’or pour nos grands musées, si incompris de la masse ; leurs incomparables trésors seront plus attentivement remarqués et appréciés par cette foule, enfin instruite, désireuse de goûter et d’exprimer à son tour le charme pénétrant des œuvres d’art.

Et puisque nous envisageons cette perspective de la possibilité de donner au peuple la joie de ces impressions, pourquoi ne pas terminer cette modeste esquisse d’un mouvement en faveur de l’art populaire par quelques considérations générales sur deux projets vraiment attachants, dont les promoteurs respectifs comptent parmi les représentants les plus autorisés de l’art lui-même ?

Connaissez-vous l’œuvre de M. Maurice Pottecher ? Elle est simple, curieuse, autant qu’originale. C’est l’œuvre du théâtre populaire, réalisée, en septembre 1892, à Bussang, un jour de fête.

Maurice Pottecher eut la magistrale idée d’organiser à Bussang une représentation théâtrale populaire, et comme Pottecher est un lettré distingué, il porta au programme (autre coup d’audace !) le Médecin malgré lui. N’était-ce point, en effet, le meilleur moyen d’amuser le public que de lui donner l’occasion, rare, d’applaudir l’inimitable chef-d’œuvre de notre grand Molière ? Pottecher, confiant dans son idée, enregistra ce jour-là un admirable succès, qui prouva, mieux que toutes les dissertations, qu’il était réellement possible de faire comprendre au peuple la beauté