Page:Rauch - Plan nourricier ou Recherches sur les moyens à mettre en usage pour assurer à jamais le pain au peuple français, 1792.djvu/42

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de la confiance publique, se faire avec tout l’encouragement et toute la liberté qu’il sera juste d’accorder aux cultivateurs... Et cette fameuse question érigée en loi pendant l'ancien gouvernement, sur la libre exportation des grains, qui a si souvent occupé et même ébranlé les ministres des finances ; qui a si long-tems divisé l’opinion des grands administrateurs ; qui a donné lieu à tant de solutions différentes, toujours mauvaises et plus ou moins dangereuses pour le malheureux peuple ; question enfin, qui a constamment agité l’esprit et l’insatiable voracité des grands monopoleurs, à qui les richesses ou le crédit assuraient toujours un succès d’opinion tracé en caractères de sang, qui était ordinairement le précurseur de la famine, et qui métamorphosait les années les plus abondantes en des années de disettes, en réduisant des provinces et quelquefois le royaume entier à la plus affligeante pénurie de grains ; ce fameux problème dont une mauvaise solution produisit la plus désastreuse des lois, sera enfin résolu de la seule manière dont il pouvait et devait l’être pour le bonheur de la patrie et l’honneur de l’humanité.