Page:Rauch - Plan nourricier ou Recherches sur les moyens à mettre en usage pour assurer à jamais le pain au peuple français, 1792.djvu/45

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l’on a oublié la partie la plus importante, celle des manœuvres qui compose elle seule les trois quarts de la nation. Le prix de leur journée n’a point haussé, et l’avide fermier les a tenus dans une plus étroite dépendance : ils n’ont pu apaiser les cris de leurs enfans par un travail redoublé, la cherté du pain a été le thermomètre des autres alimens, et le particulier s’est trouvé moins riche de moitié. Cette loi donc n’a été qu’un voile décevant, pour exercer légalement les plus horribles monopoles. On l’a tournée contre la patrie, dont elle devait faire la splendeur. Gémissez, écrivains, et quoique vous ayez suivi les mouvemens généreux d’un cœur vraiment patriotique, sentez combien il a été dangereux de ne pas connaître votre siècle et les hommes, et de leur avoir présenté un bienfait qu’ils ont changé en poison. C’est à vous présentement de soulager le malade dans la cure qui le tue, de lui indiquer le remède, et de le sauver s’il vous est encore possible »... Cette intéressante note est tirée toute entière du majestueux rêve de L'an deux mille quatre cent quarante, par M. Mercier.