Page:Rauch - Plan nourricier ou Recherches sur les moyens à mettre en usage pour assurer à jamais le pain au peuple français, 1792.djvu/50

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enfantées par les arts et les sciences, qui n’attirent les regards que des hommes de goût et des artistes, en a-t-on consacré une seule pour empêcher ce même peuple de mourir de faim ou de misère ?... Je propose aussi aujourd’hui d’élever des monumens à la gloire de la nation ; mais ce sont des greniers de subsistances qui seuls doivent annoncer la réelle splendeur de la France, puisqu’ils seront consacrés à conserver à jamais du pain au peuple, du pain sans lequel il ne saurait vivre avec douceur ; sans lequel il ne saurait aimer ses semblables qui se sont fait jusqu’à présent un jeu barbare pour le lui ravir ; sans lequel enfin il ne saurait reconnaître une patrie qui aujourd’hui lui tend les bras pour verser dans son sein le baume salutaire de l’amour de la liberté.

Cinq millions de charges de farine, ou au moins cent vingt millions de livres tournois, seraient annuellement et perpétuellement le fruit assuré au peuple par l’érection des établissemens très-faciles que je propose... Une aussi riche moisson qui s’offre à la simple volonté du gouvernement, est digne d’être recueillie par lui, et bien capable de lui attirer