Page:Rauch - Plan nourricier ou Recherches sur les moyens à mettre en usage pour assurer à jamais le pain au peuple français, 1792.djvu/81

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Je ne ferai pas à notre Roi, à nos Législateurs, à nos Administrateurs citoyens, l'outrage de plaider plus long-tems la cause de nos semblables gémissans : l’humanité qui dirige tous les mouvemens de leurs cœurs, les portera sûrement à proscrire à jamais d’un sol que vivifie aujourd’hui le règne de la loi, toutes les calamités sociales qui ne sont que les fruits de notre funeste imprévoyance.

Je ne puis me défendre du juste désir de mon cœur, de rapporter un passage des Epoques de la Nature, par l’immortel Buffon, en parlant des moyens que la nature et la raison offrent à l’homme pour devenir aussi heureux qu’il serait possible qu’il le fût... « Eh, que ne pourrait-il pas sur lui-même, s’écrie ce grand homme, je veux dire sur sa propre espèce, si la volonté était toujours dirigée par l’intelligence ? Qui sait jusqu'à quel point l’homme pourrait perfectionner sa nature soit au moral, soit au physique ? Y a-t-il une seule nation qui puisse se vanter d’être arrivée au meilleur gouvernement possible : (nous touchons à ce beau terme) qui serait de rendre tous les hommes non pas également