vaincre, que signifierait encore le travail du peintre aux yeux de celui qui n’aurait jamais lu le poëme du Tasse ? Un tableau peut bien être un épisode, un fragment poëtique ; mais jamais la Peinture ne rendra cet ensemble de faits qui composent une action et la conduisent à son dénouement. Comment y parviendrait-elle, si l’image la plus simple peut braver tous ses moyens ? Je vais m’expliquer. Lisez, je vous prie, les vers suivans
- On prétend qu’au premier intrus
- Prête à livrer querelle,
- La Jalousie aux yeux d’Argus
- Va faire sentinelle,
- Et que ce garde sans pitié
- Chassera jusqu’à l’Amitié.
Voilà certes un tableau fait à bien peu de frais, mais dont la composition nette et sans équivoque présente une image naturelle, facile à saisir dans tous ses détails, et qui plaît, tant par sa justesse, que par sa brièveté. Comment un peintre s’y prendra-t-il pour faire de cette idée une composition allégorique ? D’abord je