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chaque imagination voudrait retrouver la manière, les traits ? Il a peint à sa manière ; mais sa manière de sentir n’est peut-être celle d’aucun autre.
Pour faire entendre ce que je veux dire, je présenterai le tableau suivant :
- Si le ruisseau, des bois emprunte la parure,
- La rivière aime aussi que des arbres divers,
- Les pâles peupliers, les saules demi-verts
- Ornent souvent son cours. Quelle source féconde
- De scènes, d’accidens ! Là j’aime à voir dans l’onde
- Se renverser leur cime, et leurs feuillages verts
- Trembler du mouvement et des eaux et des airs.
- Ici le flot bruni fuit sous leur voûte obscure,
- Là le jour par filets pénètre leur verdure.
- Tantôt dans le courant ils trempent leurs rameaux,
- Et tantôt leur racine embarrasse les flots.
- Souvent d’un bord à l’autre étendant leur feuillage,
- Ils semblent s’élancer et changer de rivage,
- Ainsi l’arbre et les eaux se prêtent leur secours.
- L’onde rajeunit l’arbre et l’arbre orne son cours ;
- Et tous deux, s’alliant sous des formes sans nombre,
- Font un échange heureux et de fraîcheur et d’ombre
Que de charmes une imagination sensible ne trouvera-t-elle pas dans cette