Page:Raymond - De la peinture considérée dans ses effets sur les hommes en général, 1799.djvu/44

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dans les sublimes conceptions du Chancelier anglais.

Un homme seul, une génération même, ne peuvent apercevoir qu’un certain nombre de vérités, et celui-là en connaît davantage, qui naît plus tard ; il jouit du bénéfice que lui ont préparé les siècles antérieurs. Ainsi le perfectionnement de la raison de l’homme est l’ouvrage de l’homme même qui est parvenu à rassembler en lui les pensées de son espèce toute entière. Il ne manquait que des siècles avant celui qui soupçonna le premier la sphéricité de la terre, pour qu’il fût un Newton ; et Cléophante de Corinthe, né dans le siècle des Médicis, eût été un Titien.

Cette vérité est assez connue, et je n’en parle ici que pour en retracer une conséquence qui me paraît s’oublier journellement. Je voudrais que l’on mît sur la même ligne les hommes de tous les âges qui ont étendu d’un degré le domaine de l’entendement et des facultés humaines ; tous méritent un suffrage égal, et notre