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Page:Raymond Clauzel L'Ile des femmes 1922.djvu/165

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xv

LE DÉPART DU PÈRE LOUMAIGNE


Les blanches colonnes de Palmyre, les jardins de roses, de jasmins et de lys des contes merveilleux de l’Iran, tout ce que Dyonis pouvait imaginer de féerique, lorsqu’il pensait aux jardins organisés sur terre par les hommes, se trouvait surpassé devant le village royal de Fons Belli, répandu avec ses palais, ses villas, son cirque, son théâtre, parmi les feuillages de la plus belle végétation du monde.

Au sortir des jardins lacustres et en débarquant sur les quais dallés de marbre rose, le jeune Marseillais avait encore l’âme humectée par la limpidité radieuse des eaux, embaumée par la pure et subtile parfumerie des fleurs, symphonie odoriférante dans laquelle dominait l’arôme fondant des vanilliers. Sa vision intérieure était comme un printanier lavis d’aquarelle où se composaient des nuances rosées, bleutées, empourprées, safranées, violines et purpurines, nacrées ou neigeuses, enfin toute la palette florale, dans la fraîcheur de la sève et l’éclat des coloris.