te tourmente pas. Si nous mourons, ce sera ensemble. N’avons-nous pas épuisé en quelques jours toutes les promesses de bonheur de la vie ?
Ces paroles étaient pareilles à des fleurs couvrant un puits sombre. Sous un stoïcisme très sincère lorsque Dyonis ne pensait qu’à Lydé, se cachait un abîme d’angoisse et de terreur. Ah ! Marseille, ses père et mère, ses sept frères et sa belle adolescence heureuse, avec quel désespoir le chevalier les regrettait lorsqu’il était tiraillé par son moi profond ! Mais serait-ce vrai que le mémorable départ de La Centauresse aurait pour lui une si épouvantable suite ? Il répondait « non ! » intérieurement, avec toute sa foi.
— Mourir ne serait rien, répondit Lydé, si l’on ne nous faisait point périr dans l’infamie d’une exécution criminelle.
— Mais, se récria le chevalier, qui te dit que nous allons mourir ?…
— Mon jugement. J’ai été reconnue coupable. La peine est connue : le bûcher ! Écoute. On décharge des fagots sur le forum. C’est pour nous, à moins que ton Dieu, plus clément que la féroce déesse de cette île, ne nous sauve.
— J’attends ce miracle ! répondit ardemment Dyonis, trop débordant de vie pour croire à une mort aussi prochaine.
Lydé, entourant le cou du Marseillais de ses bras nus, murmura :
— Et puis, qu’importe ! Aimons-nous ! Chaque