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Page:Raymond Clauzel L'Ile des femmes 1922.djvu/60

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l’île des femmes

Se rapprochant des jeunes gens, front bourru, regards courbes, le capitaine Le Buric prononça ces derniers mots :

— Dites que c’est terrible !

Il s’éloigna aussitôt et regagna son poste de commandement.

— J’avoue, déclara le chevalier, que je ne suis point tranquille. Quel sort nous sera-t-il réservé dans ce pays des merveilles ?

— Bah ! répondit le lieutenant Tamarix, jetant par-dessus bord toute idée importune, un monde aussi beau ne peut être peuplé d’hommes méchants. La beauté engendre la paix et le plaisir. J’imagine que le culte de l’amour et de la femme doit être l’unique souci des habitants de cette terre fortunée. Croyez-moi, chevalier, nous allons franchir les portes de quelque Éden miraculeux, peuplé de houris célestes et de bonne grâce.

Dyonis rougit et se donna une contenance en regardant ses maîtres, le père Loumaigne et Onésime Pintarède, lesquels se dévisageaient, comiquement effarés et penauds.

À ce moment, Le Buric hurla d’une voix presque démente :

— L’escadrille du Diable !… Parez à bâbord, à tribord et partout !

Les navires claustrés, avec leurs filins de cuivre aux flancs, approchaient dans une formation indiquant clairement que La Centauresse allait être