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Page:Raymond Clauzel L'Ile des femmes 1922.djvu/71

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vii

LE COMBAT DES MASCULINES
ET DES VÉNUSIENNES


Depuis quelques instants une fraicheur venait de l’île. Les vaguelettes rebroussées semblaient galoper vers le large. Déjà mollissait la marche de La Centauresse.

— Il va souffler fort vent debout, dit le maître de manœuvre à un camarade. Ce sera tout un aria d’accoster à ces pontons. Nous n’avons presque plus assez de place pour louvoyer.

Sans tarder, le sifflet du capitaine commanda de prendre des ris. Agiles comme singes, les gabiers grimpèrent dans la mâture pour se percher ensuite chacun à sa vergue.

Après cette première impression de courant d’air un rapide souffle de terre se leva, contre lequel, haut dans le ciel, luttaient de grands oiseaux blancs.

Il fallut trousser entièrement les voiles, ce qui donna un certain air déplumé à La Centauresse, de plus en plus secouée par la houle.

Le bateau fumant approchait seul, maintenant. Le porte-voix revint pour ordonner :