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La vigne, garantie contre la sécheresse ; les cultures fourragères, garantie contre l’humidité. Avantages de leur association : polyculture.

— Aussi de tous côtés, voit-on prendre naissance et se développer la conception d’après laquelle il faut conserver et même accroître dans quelques endroits les étendues plantées en vignes, afin qu’elles servent de garantie contre la sécheresse, tandis qu’au contraire, dans des cas très nombreux, il faut détruire les vignobles qui ne sont pas particulièrement bien exposés et dont les produits trop aléatoires sont d’une qualité par trop médiocre, afin de les remplacer par des cultures arbustives ou par des plantes fourragères, telles que la luzerne, qui, à leur tour, seront une garantie contre les années trop pluvieuses.

C’est un point auquel il faut certainement s’attacher et, comme je l’indiquais plus haut, la diversité dans les cultures est encore le meilleur moyen de résister aux crises navrantes dont nous avons le spectacle. Mon ami, M. Rigoigne, inspecteur des forêts à Bourbonne-les-Bains, me signale qu’il est mis en œuvre dans le vignoble de l’arrondissement de Langres (Haute-Marne) que j’eus l’occasion de bien connaître lorsque j’y étais professeur spécial d’agriculture, et M. Pénigault, professeur spécial de Nontron (Dordogne), tient un langage analogue en ce qui concerne les départements de la Dordogne et des Charentes.

Exemple de polyculture en Dordogne.

— J’ai emprunté à M. Pénigault un modèle d’assolement. Ces types d’assolements se rapprochent de ceux que conseille M. Nicolle, leur durée est de quatre ou cinq ans avec une place laissée à la luzerne conservée elle-même quatre ou cinq années. Les plantes sarclées sont le maïs, le topinambour, la pomme de terre ; on est plus réservé pour la culture des betteraves exposées à souffrir de la sécheresse dans des sols trop peu profonds ; les céréales sont des céréales d’hiver, qui réussissent mieux que celles de printemps, notamment l’orge à six rangs d’hiver et l’avoine grise d’hiver qui pourrait remplacer le son et le tourteau dans l’alimentation des porcs et des bœufs. A cet ensemble de cultures, M. Pénigault engage à associer la vigne, en visant la production d’un bon vin de consommation et en se