Page:Raymond Vuigner - Comment exploiter un domaine agricole.djvu/295

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qui permettront d’apprécier le succès plus ou moins grand à espérer de l’entreprise. J’ai fait moi-même en cinquante jours gagner 100 et même 125 kilogrammes à des bêtes tendres pesant au début de l’opération de 400 à 450 kilogrammes ; ces chiffres donnent une idée de ce qu’on peut obtenir avec l’engraissement des vaches maigres et, sans le prendre comme moyenne, car lors de la première pesée les animaux fraîchement débarqués du train étaient absolument vides, et il faut aussi compter avec lesnon-valeurs, je crois néanmoins que, bien conduite, la spéculation dont je viens de m’occuper peut être une des meilleures, aussi n’engagerais-je pas les cultivateurs qui auraient à faire dans leurs troupeaux de vaches laitières des réformes ancicipées, à laisser à autrui le soin d’engraisser les animaux ainsi condamnés : en y procédant eux-mêmes ils atténueront tout au moins le dommage qu’il y a le plus habituellement à conduire à la boucherie un sujet destiné à la reproduction.

Engraissement des bouvillons.

— J’ai, au début du présent chapitre, esquissé dans ses grandes lignes l’opération qui consiste à préparer pour l’abattoir de jeunes bouvillons ou génisses de dix-huit à vingt mois, gardés environ deux ans sur le domaine. D’après des renseignements tout récents, des animaux de cette sorte peuvent valoir 225 à 250 francs, en augmentation sensible sur les prix que j’ai cités ; ils sont revendus de 550 à 575 francs, avec un écart de 300 à 325 francs, et la marge est peut-être, dans ces conditions, un peu supérieure à ce qu’elle était autrefois. Les frais de nourriture sont relativement peu élevés puisque les bêtes arrivent sur l’exploitation avec la première pointe de l’herbe de pâturages spécialement convenables pour elles et qu’elles ont ainsi deux saisons d’été à rester à la ferme ; le premier hiver, sont utilisés des déchets de fourrages, qui, de ce fait, reçoivent une valeur ; le second, commence l’engraissement proprement dit à la pulpe ou aux betteraves fourragères et aux tourteaux. Parfois même des sujets très précoces sont bons au sortir de l’herbage, avant la rentrée à l’étable pour la période d’engraissement.

Aux cours actuels de la viande, l’opération paraît recherchée du cultivateur ; je ne suis cependant pas convaincu qu’elle soit