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Page:Raymond Vuigner - Comment exploiter un domaine agricole.djvu/75

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le locataire sont chasseurs l’un et l’autre. Généralement un propriétaire chasseur a le plus grand désir de garder pour lui seul le droit de chasser, et cette prétention est fort justifiée lorsqu’il prend à sa charge les frais de garde et de repeuplement en gibier. S’il n’y a pas de dépenses engagées pour la conservation du gibier en dehors des frais occasionnés par l’entretien du garde, il me paraît au contraire équitable que le locataire soit autorisé à profiter de la chasse dans des conditions déterminées, telles que : limitation du droit de chasse à un certain nombre de jours par semaine et à un nombre déterminé de fusils, ouverture huit ou dix jours après l’ouverture faite par le propriétaire, etc. L’admission du locataire au droit de chasse est motivée selon moi par ce fait que ses récoltes fournissent au gibier, non seulement le couvert, mais une partie des aliments dont il a besoin pour prospérer, et en second lieu parce que le passage de chasseurs sur les terres emblavées, même en y apportant les précautions voulues, est toujours la cause d’un léger préjudice ou d’une gêne lors de la rentrée des récoltes. Certains propriétaires, trouvant qu’il n’y a pas là compensation avec les frais entraînés par le salaire du garde, sont tentés de demander à leur fermier departiciper au paiement de ce salaire ou de nourrir une partie des chiens : ce sont conventions à ne pas accepter. Un même garde ne peut dépendre à la fois du bailleur et du fermier, car il lui est impossible de tenir la balance égale entre intérêts parfois opposés, et, à supposer qu’il y arrive, il est bien probable que, malgré tout, l’une des parties se croira lésée aux dépens de l’autre ; de même pour la nourriture des chiens. je sais par expérience que c’est à une source de froissements. Les conventions en matière de chasse, si elle ne roulent pas exclusivement sur une limitation plus ou moins serrée du nombre de jours de chasse accordés au locataire, doivent être réglées sur le versement d’une somme fixée à l’avance et qui est le prix auquel le fermier paie la jouissance d’un plaisir. Si le propriétaire loue sa chasse, une entente directe est nécessaire entre le fermier des terres et le fermier de la chasse, et, dans ce cas, le mieux est peut-être que les deux fermiers forment entre eux et leurs amis une véritable société par