Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/69

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un miniſtre, s’eſt conduit par l’opinion publique des gens éclairés, s’il éprouve des malheurs, ni le ciel, ni la terre ne peuvent les lui reprocher. Mais des entrepriſes faites ſans le conſeil & le vœu de la nation, des événemens amenés à l’inſu de tous ceux dont on expoſe la vie & la fortune ; qu’eſt-ce autre choſe qu’une ligue ſecrète, une conjuration de quelques individus contre la ſociété entière ? Juſqu’à quand l’autorité ſe croira-t-elle humiliée, en s’entretenant avec les citoyens ? Juſqu’à quand témoignera-t-elle aux hommes allez de mépris, pour ne pas chercher même à ſe faire pardonner ſes fautes ?

Qu’eſt-il arrivé de la cataſtrophe, où tant de ſujets, tant d’étrangers ont été ſacrifiés à l’illuſion du miniſtère François ſur la Guyane ? C’eſt qu’on a décrié cette malheureuſe région avec tout l’excès que le reſſentiment du malheur ajoute à la réalité de ſes cauſes. Heureuſement les obſervations de quelques hommes éclairés nous mettent en état de débrouiller le cahos.

IX. Idée qu’il faut ſe former des côtes & du ſol de la Guyane.

Cette vaſte contrée, qu’on décora du magnifique nom de France équinoxiale, n’appartient pas toute entière à la cour de