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des deux Indes.
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Les pierres précieuſes, les perles, l’ambre, l’ivoire, la porcelaine, l’or, l’argent, les étoffes de ſoie & de coton, l’indigo, le ſucre, les épiceries, les bois précieux, les aromates, les beaux vernis, tout ce qui peut ajouter aux délices de la vie, y étoit apporté des diverſes contrées de l’Orient. Une partie de ces richeſſes y arrivoit par mer ; mais comme la navigation n’étoit pas auſſi sûre, auſſi animée qu’elle l’a été depuis, il en venoit auſſi beaucoup par terre ſur des bœufs ou des éléphans.

Gama, inſtruit de ces particularités à Mélinde, où il avoit touché, y prit un pilote habile, & ſe fit conduire dans le port où le commerce étoit le plus floriſſant. Il y trouva heureuſement un Maure de Tunis, qui entendoit la langue des Portugais, & qui, frappé des grandes choſes qu’il avoit vu faire à cette nation ſur les côtes de Barbarie, avoit pris pour elle une inclination plus forte que ſes préjugés. Ce penchant décida Mouzaide, à ſervir de tout ſon pouvoir des étrangers qui s’abandonnoient à lui ſans réſerve. Il procura une audience du Zamorin à Gama, qui propoſa une alliance, un traité