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des deux Indes.
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dont le terrein eſt agréablement inégal. Avant d’entrer dans la rade, on découvre les deux péninſules de Salſet & de Bardes, qui lui ſervent en même-tems, & de rempart & d’abri. Elles ſont défendues par des forts bordés d’artillerie, devant leſquels doivent s’arrêter tous les vaiſſeaux qui veulent mouiller au port.

Quoique Goa fût moins conſidérable qu’il ne le devint depuis, on le regardoit comme le poſte le plus avantageux de l’Inde. Il relevoit du roi de Decan ; mais Idalcan, auquel il l’avoit confié, s’étoit rendu indépendant, & cherchoit à s’agrandir dans le Malabar. Tandis que l’uſurpateur étoit occupé dans le continent, Albuquerque ſe préſenta aux portes de Goa, les força, & n’acheta pas chèrement un ſi grand avantage.

Idalcan averti du malheur qui venoit de lui arriver, ne balança pas ſur le parti qu’il lui convenoit de prendre. D’accord avec les Indiens même, ſes ennemis, qui n’y avoient guère moins d’intérêt que lui, il marcha vers ſa capitale avec une célérité inconnue juſqu’alors dans ſon pays. Les Portugais, mal affermis dans leur conquête, ſe virent hors