diens étoient moins éclairés ſur leurs intérêts.
Tant que les Romains eurent aſſez de vertu pour conſerver la puiſſance que leurs ancêtres avoient acquiſe, l’Égypte contribua beaucoup à ſoutenir la majeſté de l’empire, par les richeſſes des Indes qu’elle y faiſoit couler. Mais, l’embonpoint du luxe eſt une maladie qui annonce la décadence des forces. Ce grand empire tomba par ſa propre peſanteur ; ſemblable aux leviers de bois ou de métal, dont l’extrême longueur fait la foibleſſe. Il ſe rompit, & il en réſulta deux grands débris.
L’Égypte fut annexée à l’empire d’Orient, qui ſe ſoutint plus long-tems que celui d’Occident, parce qu’il fut attaqué plus tard ou moins fortement. Sa poſition & ſes reſſources l’euſſent rendu même inébranlable, ſi les richeſſes pouvoient tenir lieu de courage. Mais on ne ſut oppoſer que des ruſes à un ennemi, qui joignoit l’enthouſiaſme d’une nouvelle religion, à toute la force de ſes mœurs encore barbares. Une ſi foible barrière ne pouvoit pas arrêter un torrent qui devoit s’accroître de ſes ravages. Dès le