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des deux Indes.
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font aimer chaque loi, parce qu’ils lui en montrent l’eſprit & l’utilité. Le prince même ne donne pas un édit, qui ne ſoit une inſtruction de morale & de politique. Le peuple s’éclaire néceſſairement ſur ſes intérêts & ſur les opérations du gouvernement qui s’y rapportent. Plus éclairé, il doit être plus tranquille.

La ſuperſtition qui, par-tout ailleurs, agite les nations, & affermit le deſpotiſme ou renverſe les trônes ; la ſuperſtition eſt ſans pouvoir à la Chine. Les loix l’y tolèrent, mal-à-propos peut-être, mais au moins n’y fait-elle jamais des loix. Pour avoir part au gouvernement, il faut être de la ſecte des lettrés, qui n’admet aucune ſuperſtition. On ne permet pas aux bonzes de fonder ſur les dogmes de leurs ſectes, les devoirs de la morale, & par conséquent d’en diſpenſer. S’ils trompent une partie de la nation, ce n’eſt pas du moins celle dont l’exemple & l’autorité doivent le plus influer ſur le ſort de l’état.

Confucius, dont les actions ſervirent d’exemple, & les paroles de leçon ; Confucius, dont la mémoire eſt également