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des deux Indes.
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non le gouvernement pour le culte ; comme l’un & l’autre ont été formés pour la ſociété, le ſouverain n’a ni intérêt, ni intention d’employer cette unité de puiſſance qu’il a dans les mains, à tyranniſer le peuple. Si d’un côté les dogmes ou les rites de la hiérarchie ne répriment pas dans le prince l’abus du pouvoir deſpotique ; il eſt d’un autre côté plus fortement contenu par les mœurs publiques & nationales.

Rien n’eſt plus difficile que de les changer, parce qu’elles ſont inſpirées par l’éducation, peut-être la meilleure que l’on connoiſſe. On ne ſe preſſe point d’inſtruire les enfans avant l’âge de cinq ans. Alors on leur apprend à écrire ; & ce ſont d’abord des mots, ou des hiéroglyphes, qui leur rappellent des choſes ſenſibles, dont on tâche en même tems de leur donner des idées juſtes. Enſuite on remplit leur mémoire de vers ſentencieux, qui contiennent des maximes de morale, dont on leur montre l’application. Dans un âge plus avancé, c’eſt la philoſophie de Confucius qu’on leur enſeigne. Telle eſt l’éducation des hommes du peuple. Celle des enfans qui peuvent prétendre aux honneurs,