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des deux Indes.
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de méditation & de recueillement. Quel fruit eſpérer d’un exercice habituel auſſi contraire à la nature ? Un homme d’un bon ſens ordinaire répondroit, la taciturnité, la fineſſe, la fauſſeté, l’hypocriſie, & tous ces vices ; accompagnés du ſang-froid particulier au méchant. Il penſeroit qu’à la Chine, la franchiſe, cette aimable franchiſe qui charme dans les enfans, cette naïve ingénuité qui ſe fane à meſure qu’ils avancent en âge, & qui concilie la confiance univerſelle au petit nombre de ceux qui ont le bonheur de la conſerver, eſt étouffée dès le berceau.

8°. Le code de la politeſſe chinoiſe eſt fort long… Un homme d’un bon ſens ordinaire en concluroit qu’elle ceſſe d’être à la Chine l’expreſſion ſimple & naturelle des égards & de la bienveillance ; que ce n’eſt qu’une étiquette ; & il regarderoit l’apparence cordiale de ces voituriers embourbés, qui s’agenouillent les uns devant les autres, s’embraſſent, s’adreſſent les noms les plus tendres, & ſe ſecourent, comme une eſpèce de momerie d’uſage chez un peuple cérémonieux.

9°. Il y a un tribunal érigé contre les fautes dans les manières…… Un homme d’un bon