Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v1.djvu/323

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
des deux Indes.
301

faire valoir leurs droits, les Germains brisèrent aisément un joug étranger. Ceux de la nation, qui, ſous l’autorité du monarque, régiſſoient les cinq cercles dont l’état étoit composé, choiſirent un d’entre eux pour chef. Il ſe contenta de la foi & de l’hommage de ces hommes puiſſans, que des devoirs plus gênants auroient pu pouſſer à une indépendance entière. Leurs obligations ſe réduiſirent au ſervice féodal.

Les Comtes de Hollande, qui, comme les autres gouverneurs de province, n’avoient exercé juſqu’alors qu’une juridiction précaire & dépendante, acquirent, à cette époque mémorable, les mêmes droits que tous les grands vaſſaux d’Allemagne. Ils augmentèrent, dans la ſuite, leurs poſſeſſions par les armes, par les mariages, par les conceſſions des empereurs, & réuſſirent, avec le tems, à ſe rendre tout-à-fait indépendans de l’empire. Les entrepriſes injuſtes qu’ils formèrent contre la liberté publique, n’eurent pas le même ſuccès. Leurs ſujets ne furent, ni intimidés par les violences, ni séduits par les careſſes, ni corrompus par les profuſions. La guerre, la paix, les impôts, les loix, tous les traités,