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Histoire philosophique
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de livrer, & repartit avec ſa petite flotte pour la Hollande, où il apporta peu de richeſſes & beaucoup d’eſpérances. Il ramenoit avec lui des Nègres, des Chinois, des Malabares, un jeune homme de Malaca, un Japonois, & enfin Abdul, pilote de Guzurate, plein de talens, & qui connoiſſoit parfaitement les différentes côtes de l’Inde.

D’après la relation d’Houtman, & les lumières qu’on devoit à ſon voyage, les négocians d’Amſterdam conçurent le projet d’un établiſſement à Java, qui leur donneroit le commerce du poivre ; qui les approcheroit des iſles où croiſſent des épiceries plus précieuſes ; qui pourroit leur faciliter l’entrée de la Chine & du Japon ; & qui, de plus, ſeroit éloigné du centre de la puiſſance Européenne qu’ils avoient à craindre dans l’Inde. Van-Neck, chargé en 1598, avec huit vaiſſeaux, d’une opération ſi importante, arriva dans l’iſle de Java, où il trouva les habitans indiſposés contre ſa nation. On combattit ; on négocia. Le pilote Abdul, les Chinois, & plus encore la haine qu’on avoit contre les Portugais, ſervirent les Hollandois. On leur laiſſa faire le commerce ; & bientôt ils