Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v1.djvu/334

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
Histoire philosophique
312

éclairé que des particuliers, vint à leur ſecours.

IV. Établiſſement de la Compagnie des Indes.

Les États-Généraux réunirent, en 1602, ces différentes ſociétés en une ſeule, ſous le nom de compagnie des grandes Indes. On lui accorda le droit de faire la paix ou la guerre avec les princes de l’Orient, de bâtir des fortereſſes, de choiſir les gouverneurs, d’entretenir des garniſons, & de nommer des officiers de police & de juſtice.

Cette compagnie, ſans exemple dans l’antiquité, modèle de toutes celles qui l’ont ſuivie, commençoit avec de grands avantages. Les ſociétés particulières, qui l’avoient précédée, lui étoient utiles par leurs malheurs, par leurs fautes même. Le trop grand nombre de vaiſſeaux qu’elles avoient équipés, avoit donné des lumières certaines ſur toutes les branches du commerce ; avoit formé beaucoup d’officiers & de matelots ; avoit encouragé les bons citoyens à ces expéditions éloignées, en n’expoſant d’abord que des gens ſans aveu & ſans fortune.

Tant de moyens réunis, ne pouvoient reſter oiſifs dans des mains actives. Le nouveau corps devint bientôt une grande puiſſance.