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des deux Indes.
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dans l’exécution des grands projets, ne les empêchoient pas de ſe conduire avec précaution. Leur douceur & leur bonne-foi leur concilioient les peuples. Bientôt pluſieurs ſe déclarèrent contre leurs anciens oppreſſeurs.

Les Hollandois faiſoient paſſer continuellement en Aſie de nouveaux colons, des vaiſſeaux & des troupes ; & les Portugais étaient abandonnés à leurs propres forces. L’Eſpagne négligeoit de leur envoyer des flottes marchandes ; de les faire ſoutenir par l’eſcadre qu’on avoit entretenue juſqu’alors dans l’Inde ; de réparer les places fortes, & d’en renouveller les garniſons. On pouvoit penſer qu’elle déſiroit l’abaiſſement de ſes nouveaux ſujets, qui ne lui paroiſſoient pas aſſez fournis, & qu’elle fondoit la perpétuité de ſon empire, ſur leurs défaites réitérées. Elle fit plus. Dans la crainte que le Portugal ne trouvât des reſſources en lui-même, elle lui enlevoit les citoyens, qu’elle envoyoit en Italie, en Flandre, dans les autres contrées de l’Europe où elle faiſoit la guerre.

Cependant la balance fut long-tems égale, & les événemens aſſez variés. Il ne faut pas en être étonné. Les Portugais, à leur arrivée