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des deux Indes.
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d’eau dans des tems de ſéchereſſe, & de vivres dans tous les tems. Ces inconvéniens n’étoient pas rachetés par des avantages ſolides ; parce que dans le continent voiſin, on empêchoit, avec la plus grande ſévérité, toute liaiſon avec ces étrangers, qu’on trouvoit dangereux ſi près des côtes. Les Hollandois étoient déterminés à abandonner un établiſſement qu’ils déſeſpéroient de rendre utile, lorſqu’ils furent invités, en 1624, à s’aller fixer à Formoſe, avec l’aſſurance, que les marchands Chinois auroient une liberté entière d’aller traiter avec eux.

VI. les Hollandais s’établiſſent à Formoſe.

Cette iſle, quoique ſituée vis-à-vis de la province de Fokien, & à trente lieues de la côte, n’étoit pas ſoumiſe à l’empire de la Chine, qui n’a point la paſſion des conquêtes ; & qui, par une politique humaine & mal-entendue, aime mieux laiſſer périr une partie de ſa population, que d’envoyer la ſurabondance de ſes ſujets dans des terres voiſines. On trouva que Formoſe avoit cent trente ou cent quarante lieues de tour. Ses habitans, à en juger par leurs mœurs & par leur figure, paroiſſoient deſcendus des Tartares de la partie la plus ſeptentrionale de l’Aſie.