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des deux Indes.
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colonie Hollandoiſe, qui préſide à cette diète. Il éclaire de près ces différens deſpotes, qu’il tient dans une entière égalité, pour qu’aucun d’eux ne s’élève au préjudice de la compagnie. On les a tous déſarmés, ſous prétexte de les empêcher de ſe nuire les uns aux autres ; mais, en effet, pour les mettre dans l’impuiſſance de rompre leurs fers.

Les Chinois, les ſeuls étrangers qui ſoient reçus à Célèbes, y apportent du tabac, du fil d’or, des porcelaines & des ſoies en nature. Les Hollandois y vendent de l’opium, des liqueurs, de la gomme-lacque, des toiles fines & groſſières. On en tire un peu d’or, beaucoup de riz, de la cire, des eſclaves & du tripam ; eſpèce de champignon, qui eſt plus parfait à meſure qu’il eſt plus rond & plus noir. Les douanes rapportent 88 000 l. à la compagnie. Elle tire beaucoup davantage des bénéfices de ſon commerce & des dîmes du territoire qu’elle poſſède en toute ſouveraineté. Ces objets réunis ne couvrent pas cependant les frais de la colonie : elle coûte 165 000 liv. au-delà. On ſent bien qu’il faudroit l’abandonner, ſi elle n’était regardée, avec raiſon, comme la clef des iſles à épiceries.