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des deux Indes.
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L’arbre qui donne le camphre est une espèce de laurier, commun au Japon, & dans quelques cantons de la Chine. Son tronc s’élève à la hauteur du chêne. Ses feuilles, disposées alternativement sur les rameaux, sont minces, luisantes, ovales, terminées en pointe, & exhalent, lorsqu’on les froisse, une odeur de camphre. Les fleurs, ramassées en bouquets, sont blanches, composées chacune de six pétales courts, au milieu desquels est un pistil entouré de neuf étamines. Il devient, en mûrissant, une petite baie noirâtre de la grosseur d’un pois, & remplie d’une amande huileuse. Toutes les parties de la plante contiennent du camphre : mais on en retire une plus grande quantité du tronc, & sur-tout des racines. Pour cet effet, on les coupe par tranches, & on les met avec de l’eau dans un vase de fer couvert de son chapiteau. La chaleur du feu allumé au-dessous fait élever le camphre, qui s’attache au chapiteau. Il est ramassé avec soin, & ensuite envoyé en Hollande, où on le purifie par une nouvelle distillation, avant de l’exposer en vente.

Le camphre que l’on tire de Sumatra est de beaucoup le plus parfait. Sa supériorité