au traité excluſif qu’ils ont fait avec elle. Malheureuſement pour ſes intérêts, ils ont formé des liaiſons avec les Anglois, qui fourniſſent à meilleur marché à leurs beſoins, & qui achètent plus cher leurs marchandiſes. Elle ſe dédommage un peu ſur ſes fermes & ſur ſes douanes qui lui donnent 220 000 liv. par an. Cependant ces revenus, joints aux bénéfices du commerce, ne ſuffiſent pas pour l’entretien de la garniſon & des facteurs. Il en coûte annuellement 44 000 livres à la compagnie.
Il fut un tems où ce ſacrifice auroit pu paroître léger. Avant que les Européens euſſent doublé le cap de Bonne-Eſpérance, les Arabes & tous les autres navigateurs ſe rendoient à Malaca, où ils trouvoient les navigateurs des Moluques, du Japon & de la Chine. Lorſque les Portugais ſe furent emparés de cette place, ils n’attendirent pas qu’on y portât les marchandiſes de l’Eſt de l’Aſie ; ils les alloient chercher eux-mêmes, & faiſoient leur retour par les iſles de la Sonde. Les Hollandois devenus poſſeſſeurs de Malaca & de Batavia, ſe trouvèrent maîtres des deux ſeuls paſſages connus, & en état d’intercepter les