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des deux Indes.
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y a éprouvé de ſi grands malheurs, qu’il eſt défendu aux vaiſſeaux Hollandois d’y mouiller. Ils ſe rendent tous à l’autre baie, où, dans cette ſaiſon, l’on n’a rien à craindre.

Le ciel du cap ſeroit très-agréable, ſi les vents n’y étoient preſque continuels & communément violens. On eſt dédommagé de l’eſpèce d’incommodité qu’ils cauſent, par la délicieuſe température, dont ils font jouir un climat qui, par ſa latitude, devroit être embrasé. L’air de ce séjour eſt ſi pur, qu’on le regarde comme un remède preſque ſouverain pour la plupart des maladies apportées d’Europe, & qu’il n’eſt pas ſans utilité pour les maladies contractées aux Indes. Peu d’infirmités affligent les colons. La petite vérole même n’y a pénétré que tard. Cette contagion apportée, dit-on, par un bâtiment Danois, y fit d’abord, & y fait encore, par intervalle, de trop grands ravages.

Le ſol de cet établiſſement ne répond pas à ſa réputation. Les Hollandois n’y virent à leur arrivée, que d’immenſes bruyères, quelques arbuſtes, une eſpèce d’oignon qui, lorſqu’il eſt cuit, a le goût de la châtaigne, & qu’on a nommé pain des Hottentots. Par-